Ta demeure poussait entre les arbres, et semblait appartenir elle aussi à l’épaisse forêt dans laquelle tu avais choisi de t’exiler. J' arrivais à pied, par d’étroits chemins, gravissant non sans difficultés la colline au sommet de laquelle se cachait ton refuge. C’était toujours le même rituel : tu ouvrais puis me faisait entrer, me débarrassais et refermais ta porte, sans qu’un seul mot fut échangé. Nous nous asseyions dans les lourds fauteuils du salon que le crépuscule rendait comme doré à l’or fin, et les mots venaient, lentement. Tu parlais à voix basse, comme pour ne pas effrayer le silence qui nous entourait. Parfois aussi restions-nous des heures en silence, uniquement réunis par l’épaisseur des ténèbres du dehors qui nous poussaient l’un contre l’autre. Alors tu allumais tes cierges, comme pour une prière sans dieu, et je voyais symbolisée dans la fragilité des flammes qui dansaient dans l’obscurité, toute l’étrangeté de notre amour.
Un Automne, quelque part en Europe.
Ta demeure poussait entre les arbres, et semblait appartenir elle aussi à l’épaisse forêt dans laquelle tu avais choisi de t’exiler. J' arrivais à pied, par d’étroits chemins, gravissant non sans difficultés la colline au sommet de laquelle se cachait ton refuge. Tu ouvrais puis me faisait entrer, me débarrassais et refermais ta porte, sans qu’un seul mot fut échangé. Dans les lourds fauteuils du salon que le crépuscule rendait comme doré à l’or fin, les mots venaient, lentement. Tu parlais à voix basse, comme pour ne pas effrayer le silence qui nous entourait. Parfois aussi restions-nous des heures en silence, uniquement réunis par l’épaisseur des ténèbres du dehors qui nous poussaient l’un contre l’autre. Alors tu allumais tes cierges, comme pour une prière sans dieu, et je voyais symbolisée dans la fragilité des flammes qui dansaient dans l’obscurité, toute l’étrangeté de notre amour.