Girls Girls Girls
 

Le châlet était au grand complet ce soir-là. Je dansais avec Christelle dans le bar, sous les guirlandes de papier décoloré et torsadé essayant d'imiter la forme d'ossements humains. Ses seins parfumés se pressaient contre moi, son corps chaud était moite, je le sentais, sous la robe moulante de velours, aussi noire que sa chevelure, et Christelle était saoule, Christelle avait trop bu, Christelle avait forcé sur les vodka-pommes. Mais même saoule en dégueuler tripes et boyaux, Christelle tenait à son sex-appeal, tenait à son statut, à son image de femme fatale, qu'elle soignait jusqu'à s'asperger d'un parfum lourd et capiteux qui dès qu'elle entrait dans une pièce, évoquait le sexe.

Ou alors, peut-être, étais-je en train de parler à Diane, entre deux portes, tremblant d'avoir osé l'interrompre dans sa marche, et bafouillant quelques banalité pleine d'esprit, îvre de vin et de désespoir.

Ou peut-être étais-je dehors, dans la neige, au bout d'un champ, ou d'un square, fixant le châlet au loin.